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003. Contexte & Background

“La décadence est une effroyable addiction qui ne laisse pas indifférent et dont personne ne ressort indemne."

L’histoire de Mayaku se déroule à l’ère contemporaine au pays du soleil levant. Autrefois, Mayaku était un village ancestral né du trafic de drogues ayant mené au désarroi et à l’accoutumance des mayakoïtes. Les anciens ont conscience de son passé brumeux et nul ne pouvait alors prédire la superbe de Mayaku. Alors qu’institutions et organisations émergent encore de l’ombre, la Mairie, symbole de puissance et de domination, fait sombrer les quatre quartiers divisant la ville au travers de guerres de successions.

Quant à la pitié...

"Quatre quartiers pour quatre plaies."

Au Nord, le mal politique. L'élite et la lie de l'humanité ralliée sous la bannière d'une Mairie majuscule, riche de ses contacts, de ses billets, de sa longévité et de ses beaux sourires aux dents bien rangées. La drogue est une entreprise à polir et à maîtriser ; seulement pour la rendre plus lucrative.

À l'Ouest, le mal d'alliances. Sa jeunesse et son manque d'expérience jouant en sa défaveur, il s'est érigé à grand-peine et s'est soudé au Nord pour faire partie des gagnants, trahissant ses contrats économiques avec les autres quartiers. Sa position abritant les lieux de culture et les forces de police, il est précieux mais facile à acheter : s'il veut mettre la main sur le trafic, il doit d'abord faire tomber ceux qui sont capables de le dominer.

L'Est est l'originel, le mal existentiel. La drogue l'a vu naître et périr, en a fait son aîné en tout : ses ruelles désolées et malfamées voient le trafic perdurer et font de ce sang taré, violent, agressif et adolescent à la fois l'enjeu et l'atout - un idéal à étendre.

Le Sud, le mal spirituel. Les traditions, les temples et les vieilles pierres lui accordaient harmonie et opulence - jusqu'à l'émergence fulgurante du Nord. La foi a rassemblé les cœurs, autant que l'attrait de la vengeance et la haine du prochain. Son pouvoir religieux comme étendard, l'eau versée lave les mains des résidus de poudre.

Quatre prétendants au titre de premier. Quatre méthodes pour un seul objectif.

"Il n'en reste plus que deux."

La coupe de champagne à la main, Morgan Marshall détruit la Mairie, le Nord et son autorité, faisant tomber les pièces maîtresses de l'échiquier en le brisant d'un coup de genou bien placé.
L'acte est prémédité, et c'est peut-être ça que déplore le plus l'oyabun Reiji Shinobu Gaï. Devancé par un gaijin, la guerre est déclarée.

Deux familles, deux alliances. Le Nord et l'Ouest sont récupérés et fusionnés sous l'autorité de Marshall et de son organisation naissante, The Dawn. L'Est, dernier rempart des yakuzas, annexe de force le Sud et se prépare à faire front. La famille Shinobu Gaï s'impose alors comme le leader de cette fragile entité.

Le chaos dans la ville est politique, universel, et divise Mayaku en deux. Certains distributeurs de billets ne sont plus alimentés, les forces de police ont abandonné les quartiers dirigés par les yakuzas et les médias prennent ouvertement parti pour qui paye le mieux. Pendant la crise qui a succédé à son coup d'état, Marshall a cédé le trafic de drogues aux Shinobu Gaï.

Les cartes sont redistribuées, et les enjeux sont plus que jamais capitaux pour les ambitieux de Mayaku.

"Il n'en reste plus que deux, merde. Quatre."

Ni cartes redistribuées, ni échiquier. Quand tous essayent de grimper à la corde pour faire sonner une même cloche, il n’y a que le chaos qui résonne. Et c’est, peut-être, tout ce que l’anarchisme de Morgan Marshall est parvenu à provoquer. Un vacarme ambiant, où chacun essaye de faire entendre sa voix, en criant et grognant, plus fort encore, quitte à risquer l’extinction de voix.
Si la destruction de la Mairie avait permis à The Dawn de mettre la main sur les quartiers Nord et Ouest, Hisho, imposante société médiatique implantée à Mayaku, décida de reprendre le contrôle de l’Ouest via une large campagne de propagande, afin de tirer son épingle du jeu. De même, alors que les yakuzas du quartier Est étaient parvenus à annexer le Sud de la ville, ce dernier semble de moins en moins répondre à l’autorité de la famille Shinobu Gaï, reprenant lentement son indépendance par le biais de l’influence grandissante de Vox, une secte aux agissements encore obscurs.

The Dawn, les yakuzas, la secte Vox et les médias d’Hisho. Autant de voix envahissant les rues et les ruelles de Mayaku. Les discours se mêlent et s’emmêlent. Les idées et les promesses, vérités et mensonges. Le chaos règne toujours sur Mayaku, et la confusion qu’il engendre est plus grande encore. Les forces de l’ordre ne sont plus dignes de confiance. La drogue circule librement. Les services se réduisent. Les touristes ne viennent plus. Sentant l’orage au loin, des magasins ferment, certains habitants partent. Et la politique nationale ferme les yeux, dépassée par la situation. Mayaku est livrée à elle-même, à ses propres tendances autodestructrices. Vous aussi.